A partir de cette page vous pouvez :
Retourner au premier écran avec les dernières notices... |
Détail de l'auteur
Auteur Romuald Roudier Theron
Documents disponibles écrits par cet auteur



20e Festival international de l'affiche et du graphisme de Chaumont - 20th international poster and graphic design festival of Chaumont
Titre : 20e Festival international de l'affiche et du graphisme de Chaumont - 20th international poster and graphic design festival of Chaumont Type de document : texte imprimé Auteurs : Etienne Bernard, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Stéphanie Merran, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Romuald Roudier Theron, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Susanne Schroeder, Traducteur Editeur : Paris : Pyramyd Année de publication : 2009 Importance : 270 p. Format : ill. en coul., 33 cm. ISBN/ISSN/EAN : 8-2-35017-174-6 Langues : Anglais Français Catégories : Affiche
Arts graphiques
Multimédias
XXI°Expositions : CHAUMONT, Festival international de l'Affiche et du Graphisme, 2009 20e Festival international de l'affiche et du graphisme de Chaumont - 20th international poster and graphic design festival of Chaumont [texte imprimé] / Etienne Bernard, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Stéphanie Merran, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Romuald Roudier Theron, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Susanne Schroeder, Traducteur . - Paris : Pyramyd, 2009 . - 270 p. ; ill. en coul., 33 cm.
ISSN : 8-2-35017-174-6
Langues : Anglais Français
Catégories : Affiche
Arts graphiques
Multimédias
XXI°Expositions : CHAUMONT, Festival international de l'Affiche et du Graphisme, 2009 Réservation
Réserver ce document
Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 005416 741-6 VIN Catalogue Médiathèque Fonds général Disponible Tools, 3. Plier / To fold / Clémentine Berry
Titre de série : Tools, 3 Titre : Plier / To fold Type de document : texte imprimé Auteurs : Clémentine Berry, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Marine Armandin, Auteur ; Camille Azaïs (1984-...), Auteur ; Vivien Brenière, Auteur ; Simon Bauchet, Auteur ; Jenna Castetbon, Auteur ; Thomas Chéné (1985-...), Auteur ; Rebekka Deubner (1989-....), Auteur ; Abderrahman El Elaammari, Auteur ; Charly Gosp, Auteur ; Claire Kail, Auteur ; Anaïck Lejart, Auteur ; Isabelle Moisy-Cobti, Auteur ; Tristan Pierard, Auteur ; Romuald Roudier Theron, Auteur ; Sophie Tajan, Auteur ; Mathilde Vallantin Dulac (1991-...), Auteur Editeur : Paris : Tools magazine Année de publication : 2023 Importance : 247 p. Présentation : ill. en coul. Format : 29 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-9578769-2-1 Langues : Français Anglais Catégories : Pliage Résumé : On plie. Tous les jours, on plie. On plie du bois, du linge, du métal, du carton, de la terre, on plie même nos jambes, nos bras. Le pli s'immisce au creux de la peau, dans le coin des yeux, dans les mouvements de la terre… Les plis de l'eau… Le pli est partout.
Dans les métiers aussi, le pli est à l'origine de nombreux gestes techniques : cintrer, plisser, tordre, former, ployer, etc. Éventails, parachutes, tentes, serviettes, chaises… les objets se plient et se replient. Tout le temps.
Donc, on plie. Mais pour quoi faire ? C'est ce qu'on a tenté de comprendre avec ce troisième numéro du magazine Tools.
Un zingueur plie le métal avec sa plieuse portative. Une plisseuse plisse le carton avec ses doigts de fée. Un serveur de bistrot plie chaque jour les serviettes en tissu en attendant le rush du service. Un designer dessine les plis qui éviteront des assemblages trop complexes. Un ingénieur calcule le poids et la portée des armatures de la tente afin qu'elle puisse se déployer d'un seul geste. Une couturière plisse d'un geste précis le tombé d'une jupe de lit. Un légionnaire apprend à repasser et plisser sa chemise. Un militaire plie de la tôle pour construire à la hâte une caserne préfabriquée.
Parfois, plier c'est une question de vie ou de mort. Prenez l'exemple d'un parachute replié. Au prochain saut, il risque fort de ne pas se déplier correctement – et alors, on vous laisse imaginer la suite…
Au fur et à mesure de la construction de ce numéro 3, on s'est donc rendu compte que plier, parfois veut dire cadrer : prendre le pli, rentrer dans le cadre… On dit bien « se plier aux règles ». C'est peut-être le numéro de Tools où le lecteur ou la lectrice rencontrera le plus de militaires ! En effet, l'invention de nouveaux matériaux pliés, cintrés ou ondulés ont parfois appuyé des logiques de camps temporaires, d'infrastructures d'urgences.
On trouvera dans ce numéro aussi des vies nomades, des plis effectués dans l'urgence, comme lorsqu'on déploie une tente dans la rue, dans un contexte précaire. Plier, déplier, c'est alors une façon de se protéger, de chercher un abri.
On aura un aperçu des couches de temps immenses qui se faufilent dans chacun de nos plis : les gestes du pliage accompagnent l'Humanité depuis bien longtemps, depuis les premiers outils et les premières toges. Le pli fait partie, par exemple sous la forme des drapés, de notre histoire culturelle commune. Au temps de la modernité et de l'industrie, le pli est devenu le moyen de concilier des vies de plus en plus urbaines et sédentaires avec le désir du mouvement, comme une sorte de pont entre le passé et le présent. Le pli fait gagner de la place dans les appartements de ville, fait entrer de nouveaux objets dans des espaces de plus en plus petits. Comme si on était des escargots avec notre maison sur le dos, comme si on allait tout emporter, bientôt, sur le toit de la voiture.
D'une certaine manière, on peut dire que le pli se trouve à la frontière entre deux forces contraires : celle de l'ordre et celle du désordre. Au milieu, on trouve une sorte d'équilibre plus ou moins précaire : tant qu'on plie, on ne rompt pas.
Donc on plie, oui, mais parfois, on ne plie plus. Parce qu'on n'y arrive plus, ou tout simplement parce qu'on n'en a plus envie. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui froissent, comme cette adolescente qui se sent bien dans son désordre.
On espère donc que les lecteurs et les lectrices s'émerveilleront comme nous des immenses possibilités du pli pour construire des mondes ; mais aussi qu'il percevront que le pli, l'ordre, la mesure, il faut savoir les dépasser. Et si même Marie Kondo, la papesse de l'ordre, a arrêté de plier ses chaussettes, c'est bien que tout le monde a aussi parfois le droit de lâcher prise… (source éditeur)Tools, 3. Plier / To fold [texte imprimé] / Clémentine Berry, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Marine Armandin, Auteur ; Camille Azaïs (1984-...), Auteur ; Vivien Brenière, Auteur ; Simon Bauchet, Auteur ; Jenna Castetbon, Auteur ; Thomas Chéné (1985-...), Auteur ; Rebekka Deubner (1989-....), Auteur ; Abderrahman El Elaammari, Auteur ; Charly Gosp, Auteur ; Claire Kail, Auteur ; Anaïck Lejart, Auteur ; Isabelle Moisy-Cobti, Auteur ; Tristan Pierard, Auteur ; Romuald Roudier Theron, Auteur ; Sophie Tajan, Auteur ; Mathilde Vallantin Dulac (1991-...), Auteur . - Paris : Tools magazine, 2023 . - 247 p. : ill. en coul. ; 29 cm.
ISBN : 978-2-9578769-2-1
Langues : Français Anglais
Catégories : Pliage Résumé : On plie. Tous les jours, on plie. On plie du bois, du linge, du métal, du carton, de la terre, on plie même nos jambes, nos bras. Le pli s'immisce au creux de la peau, dans le coin des yeux, dans les mouvements de la terre… Les plis de l'eau… Le pli est partout.
Dans les métiers aussi, le pli est à l'origine de nombreux gestes techniques : cintrer, plisser, tordre, former, ployer, etc. Éventails, parachutes, tentes, serviettes, chaises… les objets se plient et se replient. Tout le temps.
Donc, on plie. Mais pour quoi faire ? C'est ce qu'on a tenté de comprendre avec ce troisième numéro du magazine Tools.
Un zingueur plie le métal avec sa plieuse portative. Une plisseuse plisse le carton avec ses doigts de fée. Un serveur de bistrot plie chaque jour les serviettes en tissu en attendant le rush du service. Un designer dessine les plis qui éviteront des assemblages trop complexes. Un ingénieur calcule le poids et la portée des armatures de la tente afin qu'elle puisse se déployer d'un seul geste. Une couturière plisse d'un geste précis le tombé d'une jupe de lit. Un légionnaire apprend à repasser et plisser sa chemise. Un militaire plie de la tôle pour construire à la hâte une caserne préfabriquée.
Parfois, plier c'est une question de vie ou de mort. Prenez l'exemple d'un parachute replié. Au prochain saut, il risque fort de ne pas se déplier correctement – et alors, on vous laisse imaginer la suite…
Au fur et à mesure de la construction de ce numéro 3, on s'est donc rendu compte que plier, parfois veut dire cadrer : prendre le pli, rentrer dans le cadre… On dit bien « se plier aux règles ». C'est peut-être le numéro de Tools où le lecteur ou la lectrice rencontrera le plus de militaires ! En effet, l'invention de nouveaux matériaux pliés, cintrés ou ondulés ont parfois appuyé des logiques de camps temporaires, d'infrastructures d'urgences.
On trouvera dans ce numéro aussi des vies nomades, des plis effectués dans l'urgence, comme lorsqu'on déploie une tente dans la rue, dans un contexte précaire. Plier, déplier, c'est alors une façon de se protéger, de chercher un abri.
On aura un aperçu des couches de temps immenses qui se faufilent dans chacun de nos plis : les gestes du pliage accompagnent l'Humanité depuis bien longtemps, depuis les premiers outils et les premières toges. Le pli fait partie, par exemple sous la forme des drapés, de notre histoire culturelle commune. Au temps de la modernité et de l'industrie, le pli est devenu le moyen de concilier des vies de plus en plus urbaines et sédentaires avec le désir du mouvement, comme une sorte de pont entre le passé et le présent. Le pli fait gagner de la place dans les appartements de ville, fait entrer de nouveaux objets dans des espaces de plus en plus petits. Comme si on était des escargots avec notre maison sur le dos, comme si on allait tout emporter, bientôt, sur le toit de la voiture.
D'une certaine manière, on peut dire que le pli se trouve à la frontière entre deux forces contraires : celle de l'ordre et celle du désordre. Au milieu, on trouve une sorte d'équilibre plus ou moins précaire : tant qu'on plie, on ne rompt pas.
Donc on plie, oui, mais parfois, on ne plie plus. Parce qu'on n'y arrive plus, ou tout simplement parce qu'on n'en a plus envie. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui froissent, comme cette adolescente qui se sent bien dans son désordre.
On espère donc que les lecteurs et les lectrices s'émerveilleront comme nous des immenses possibilités du pli pour construire des mondes ; mais aussi qu'il percevront que le pli, l'ordre, la mesure, il faut savoir les dépasser. Et si même Marie Kondo, la papesse de l'ordre, a arrêté de plier ses chaussettes, c'est bien que tout le monde a aussi parfois le droit de lâcher prise… (source éditeur)Réservation
Réserver ce document
Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 021631 745.5 BER Périodique Médiathèque Fonds général Disponible Tools, 4. Couper / To cut / Clémentine Berry
Titre de série : Tools, 4 Titre : Couper / To cut Type de document : texte imprimé Auteurs : Clémentine Berry, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Maggie Oran, Traducteur ; Marine Armandin ; Camille Azaïs (1984-...) ; Vivien Brenière ; Jenna Castetbon ; Bérangère Bussioz ; Daniel Everett (1951-...) ; Claire Kail ; Alix Lacloche (1986-...) ; Charles Negre (1988-...) ; Mark Peckmezian ; Tristan Pierard ; Maciek Pożoga ; Sophie Tajan ; Romuald Roudier Theron ; Charlotte Willaume ; Paul Zahnd Année de publication : 2024 Importance : 247 p. Présentation : ill. en coul. Format : 29 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-9578769-3-8 Langues : Français Anglais Catégories : Arts décoratifs
Coupe
Design
Outils de coupeRésumé : Alors qu'aujourd'hui, les idées de réparation, de suture, de reconstruction, et, en général, de prendre soin retiennent l'attention, pourquoi s'intéresser à celles et ceux qui découpent, défont, détruisent ?
Premier constat : Qu'on en soit conscient ou pas, le geste de couper est partout. Dans les gestes mais surtout, comme le montre Claire Kail, dans sa contribution, jusque dans les mots.
On coupe du bois, des légumes, du tissu, du papier, du métal, mais on coupe aussi à travers champs, on coupe la parole et la poire en deux ; on coupe le gâteau (pour mieux le partager ?) ; on se coupe les cheveux, parfois en quatre ; on coupe les ponts et on se coupe du monde ; on nous coupe les vivres et aussi le souffle. On coupe court, quand on n'en peut plus : parfois, trancher, c'est une manière de s'en sortir, voire une question de survie.
Dans les métiers artisanaux, couper fait partie des opérations de base de la fabrication des objets. On enlève de la substance, on évide, on taille, on sculpte : d'un matériau brut on tire une forme en retirant, en séparant les éléments. On rencontrera ici des passionnés de la coupe, des artistes de la séparation : un charpentier qui équarrit à la main les arbres qu'il a lui-même choisis dans la forêt. Un boucher qui s'attaque à la carcasse d'une vache, patiemment, pour en détacher les meilleurs morceaux sans gâcher. Un artisan qui sculpte avec minutie des pierres de valeur inestimable. Une toiletteuse qui tond un petit chien pour faire plaisir à son maître, et peut-être lui permettre d'être encore plus aimé. Un jardiner qui sculpte des buis au gré de ses images mentales et de ses rêves.
On ne va pas se le cacher : couper c'est avant tout un geste violent. On est tous et toutes abreuvées de représentations, sans doute fausses pour la plupart, des premiers humains inventant l'objet tranchant pour chasser, tuer, faire la guerre, apprêter des peaux, percer des os, racler des crânes ou couper des arbres. Homo sapiens sapiens a tracé sa route et fait sa place dans les grandes forêts préhistoriques en défrichant, en décimant la mégafaune et en coupant ; on sait ainsi grâce au carbone 14 que les premiers couteaux datent d'au moins 2,5 millions d'années. Il est même fort probable que nous ayons appris à couper avant même de savoir maîtriser le feu. La découpe chemine avec l'humanité depuis le premier silex taillé jusqu'à notre ère industrielle, elle n'a rien perdu de sa charge violente et hostile.
Aujourd'hui encore, « couper » évoque des images de meurtres, de dissection, de sang qui coule, de tronçonneuses en folie dans des films d'horreur. Alors serait-il possible de concevoir la coupe comme une pratique réparatrice, et pas seulement comme quelque chose qui tire dans le sens contraire de la vie ?
Pour ce numéro, notre petite équipe est allée à la rencontre de toute une diversité de personnes qui nous ont faits changer d'avis. La chirurgienne esthétique, rencontrée par Jenna Castetbon et Romuald Roudier Théron, œuvre avant tout pour effacer les complexes et rendre confiance. Pour le même article, les auteur·ices sont allés à la rencontre d'un taxidermiste qui, en véritable artiste, redonne vie et intentions aux animaux qu'il découpe et vide de leurs entrailles. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui taillent des choses qui repoussent. L'article de Bérangère Bussioz nous apprend que pour cela il faut élaguer en fonction des saisons et des lunes, lorsque la végétation est « hors sève ». On trouve aussi des coupeurs de choses qui ne repousseront pas, comme cette carrière de pierre en Charente qui n'en a plus que pour une trentaine d'années d'exploitation : Qu'engage la découpe quand elle se fait à une telle échelle ? se demande Camille Azaïs dans son reportage.
Couper, bien évidemment, nous fait regarder la matière, mais aussi en passionné·es que nous sommes, les outils qui servent à la travailler. Haveuses, chante-perces, découpe au laser : on trouvera dans ce numéro un florilège de noms et de formes d'outils, des plus anciens aux ultramodernes, artisanaux (Les outils pour découper le cuir) comme industriels (La découpe industrielle). Couper c'est un équilibre à trouver : il faut souvent employer la force, mais avoir aussi de la délicatesse, de la précision, parfois au micron près. Les artisans de la pierre précieuse rencontrés par Tristan Pierard, qui n'ont pas le droit à l'erreur, en savent quelque chose.
Coupons court donc, et venons-en au fait : To Cut nous a ouvert de nouveaux horizons, tout en ambivalence et en délicatesse. Parfois ce fut à rebours de nos intuitions, mais toujours au plus proche des matières, des gestes et des savoir-faire ; autrement dit, 100 % Tools Magazine. (source éditeur)Tools, 4. Couper / To cut [texte imprimé] / Clémentine Berry, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Maggie Oran, Traducteur ; Marine Armandin ; Camille Azaïs (1984-...) ; Vivien Brenière ; Jenna Castetbon ; Bérangère Bussioz ; Daniel Everett (1951-...) ; Claire Kail ; Alix Lacloche (1986-...) ; Charles Negre (1988-...) ; Mark Peckmezian ; Tristan Pierard ; Maciek Pożoga ; Sophie Tajan ; Romuald Roudier Theron ; Charlotte Willaume ; Paul Zahnd . - 2024 . - 247 p. : ill. en coul. ; 29 cm.
ISBN : 978-2-9578769-3-8
Langues : Français Anglais
Catégories : Arts décoratifs
Coupe
Design
Outils de coupeRésumé : Alors qu'aujourd'hui, les idées de réparation, de suture, de reconstruction, et, en général, de prendre soin retiennent l'attention, pourquoi s'intéresser à celles et ceux qui découpent, défont, détruisent ?
Premier constat : Qu'on en soit conscient ou pas, le geste de couper est partout. Dans les gestes mais surtout, comme le montre Claire Kail, dans sa contribution, jusque dans les mots.
On coupe du bois, des légumes, du tissu, du papier, du métal, mais on coupe aussi à travers champs, on coupe la parole et la poire en deux ; on coupe le gâteau (pour mieux le partager ?) ; on se coupe les cheveux, parfois en quatre ; on coupe les ponts et on se coupe du monde ; on nous coupe les vivres et aussi le souffle. On coupe court, quand on n'en peut plus : parfois, trancher, c'est une manière de s'en sortir, voire une question de survie.
Dans les métiers artisanaux, couper fait partie des opérations de base de la fabrication des objets. On enlève de la substance, on évide, on taille, on sculpte : d'un matériau brut on tire une forme en retirant, en séparant les éléments. On rencontrera ici des passionnés de la coupe, des artistes de la séparation : un charpentier qui équarrit à la main les arbres qu'il a lui-même choisis dans la forêt. Un boucher qui s'attaque à la carcasse d'une vache, patiemment, pour en détacher les meilleurs morceaux sans gâcher. Un artisan qui sculpte avec minutie des pierres de valeur inestimable. Une toiletteuse qui tond un petit chien pour faire plaisir à son maître, et peut-être lui permettre d'être encore plus aimé. Un jardiner qui sculpte des buis au gré de ses images mentales et de ses rêves.
On ne va pas se le cacher : couper c'est avant tout un geste violent. On est tous et toutes abreuvées de représentations, sans doute fausses pour la plupart, des premiers humains inventant l'objet tranchant pour chasser, tuer, faire la guerre, apprêter des peaux, percer des os, racler des crânes ou couper des arbres. Homo sapiens sapiens a tracé sa route et fait sa place dans les grandes forêts préhistoriques en défrichant, en décimant la mégafaune et en coupant ; on sait ainsi grâce au carbone 14 que les premiers couteaux datent d'au moins 2,5 millions d'années. Il est même fort probable que nous ayons appris à couper avant même de savoir maîtriser le feu. La découpe chemine avec l'humanité depuis le premier silex taillé jusqu'à notre ère industrielle, elle n'a rien perdu de sa charge violente et hostile.
Aujourd'hui encore, « couper » évoque des images de meurtres, de dissection, de sang qui coule, de tronçonneuses en folie dans des films d'horreur. Alors serait-il possible de concevoir la coupe comme une pratique réparatrice, et pas seulement comme quelque chose qui tire dans le sens contraire de la vie ?
Pour ce numéro, notre petite équipe est allée à la rencontre de toute une diversité de personnes qui nous ont faits changer d'avis. La chirurgienne esthétique, rencontrée par Jenna Castetbon et Romuald Roudier Théron, œuvre avant tout pour effacer les complexes et rendre confiance. Pour le même article, les auteur·ices sont allés à la rencontre d'un taxidermiste qui, en véritable artiste, redonne vie et intentions aux animaux qu'il découpe et vide de leurs entrailles. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui taillent des choses qui repoussent. L'article de Bérangère Bussioz nous apprend que pour cela il faut élaguer en fonction des saisons et des lunes, lorsque la végétation est « hors sève ». On trouve aussi des coupeurs de choses qui ne repousseront pas, comme cette carrière de pierre en Charente qui n'en a plus que pour une trentaine d'années d'exploitation : Qu'engage la découpe quand elle se fait à une telle échelle ? se demande Camille Azaïs dans son reportage.
Couper, bien évidemment, nous fait regarder la matière, mais aussi en passionné·es que nous sommes, les outils qui servent à la travailler. Haveuses, chante-perces, découpe au laser : on trouvera dans ce numéro un florilège de noms et de formes d'outils, des plus anciens aux ultramodernes, artisanaux (Les outils pour découper le cuir) comme industriels (La découpe industrielle). Couper c'est un équilibre à trouver : il faut souvent employer la force, mais avoir aussi de la délicatesse, de la précision, parfois au micron près. Les artisans de la pierre précieuse rencontrés par Tristan Pierard, qui n'ont pas le droit à l'erreur, en savent quelque chose.
Coupons court donc, et venons-en au fait : To Cut nous a ouvert de nouveaux horizons, tout en ambivalence et en délicatesse. Parfois ce fut à rebours de nos intuitions, mais toujours au plus proche des matières, des gestes et des savoir-faire ; autrement dit, 100 % Tools Magazine. (source éditeur)Réservation
Réserver ce document
Exemplaires
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 022444 745.5 BER Périodique Médiathèque Fonds général Disponible