Titre : | Incendire : Qu'est-ce qu'on emporte ? | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Hélène Cixous, Auteur | Editeur : | [Paris] : Gallimard | Année de publication : | 2023 | Importance : | 1 vol. (159 p.) | Format : | 21 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-07-302601-9 | Langues : | Français | Catégories : | Catastrophes Feu Récits personnels
| Résumé : | « Dans la nuit de cendres noires qui se substitue à la nuit étoilée, des messages alarmés circulent en chancelant dans la suie douloureuse. Les SMS se réveillent SOS : “Vous aussi, est-ce que vous avez cette odeur de cramé dehors ? Maintenant elle entre !” Ici, dans le Sud-Ouest, où la mère forêt se tord en vomissant ses hurlements de fumées colossales, on utilise le mot “cramé”. Je n’avais encore jamais senti cette odeur crématoire. Tous les animaux ont pris la fuite. “Vous aussi vous entendez ces galops, ces froissements ces fouissements ces millions de halètements ?” Il n’y a plus de musique. Cette atrophie des mots, cette langue coupée, c’est ce qui rend ma peur folle. Je cherche les chats. Pas de chats, je fuis, je me fuis. Je compte sept jours et je sors. Les arbres ont fini. Le jardin est occupé par des troncs qui charbonnent : des crayons géants et qui pleurent. » |
Incendire : Qu'est-ce qu'on emporte ? [texte imprimé] / Hélène Cixous, Auteur . - [Paris] : Gallimard, 2023 . - 1 vol. (159 p.) ; 21 cm. ISBN : 978-2-07-302601-9 Langues : Français Catégories : | Catastrophes Feu Récits personnels
| Résumé : | « Dans la nuit de cendres noires qui se substitue à la nuit étoilée, des messages alarmés circulent en chancelant dans la suie douloureuse. Les SMS se réveillent SOS : “Vous aussi, est-ce que vous avez cette odeur de cramé dehors ? Maintenant elle entre !” Ici, dans le Sud-Ouest, où la mère forêt se tord en vomissant ses hurlements de fumées colossales, on utilise le mot “cramé”. Je n’avais encore jamais senti cette odeur crématoire. Tous les animaux ont pris la fuite. “Vous aussi vous entendez ces galops, ces froissements ces fouissements ces millions de halètements ?” Il n’y a plus de musique. Cette atrophie des mots, cette langue coupée, c’est ce qui rend ma peur folle. Je cherche les chats. Pas de chats, je fuis, je me fuis. Je compte sept jours et je sors. Les arbres ont fini. Le jardin est occupé par des troncs qui charbonnent : des crayons géants et qui pleurent. » |
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