Titre : | Les couleurs et les mots | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Jacques Le Rider, Auteur | Editeur : | Paris : Presses universitaires de France | Année de publication : | 1999 | Collection : | Perspectives critiques | Importance : | 428 p. | Format : | 20 cm. | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-13-048910-8 | Langues : | Français | Catégories : | Couleur Parole Philosophie
| Résumé : | Depuis que les modernes ont déserté le bel édifice de l'ancienne rhétorique générale, on ne songe plus à affirmer ut pictura poesis, ni a suggérer qu'on puisse dire la même chose par la langue et par la peinture. La peinture s'est émancipée de la littérature, le texte semble aveugle en regard du tableau et l'écrivain frappé de cécité, tel Homère, auquel se réfère Lessing dans le fameux traité inspiré par la sculpture du Laocoon, qui trace les frontières entre la poésie et la peinture. Ce rigorisme classique, cette préférence pour le marbre blanc et ce rejet de la polychromie, Goethe ne les partageait pas. Sa théorie et sa poétique des couleurs restent l'un des chapitres les plus fascinants de l'histoire culturelle européenne. Longtemps considérée comme le continent brumeux des penseurs et des poètes visionnaires, la Germania rejoindra l'Italie et la France, nations des couleurs, à l'époque de l'expressionnisme. La littérature, depuis le XIXe siècle, se remet à l'école de la peinture : Rilke à celle de Cézanne, Trakl à celle de Kokoschka, comme autrefois Baudelaire à celle de Delacroix. Tandis que la couleur entraîne les peintres vers l'abstraction, l'écriture moderne s'affranchit des contraintes et des illusions de la mimésis que le réalisme et le naturalisme avaient mis à l'honneur. Comment peindre avec les mots et comment dire les couleurs ? La diversité et la multiplicité des objets colorés restent-elles hors d'atteinte pour l'écriture et pour la parole ? Rien de plus simple que de s'entendre sur les couleurs et cependant, nous dit la sagesse populaire, mieux vaut ne pas en disputer... Chez Wittgenstein, la problématique des couleurs revient au centre de la philosophie. Aux yeux de la psychanalyse, les couleurs traduisent et trahissent l'invisible de l'inconscient. Condamnée au blanc du papier et au noir de l'encre, la lettre serait morte ; réduite à une voix blanche, la parole suffoquerait ; sans les couleurs, il n'y aurait ni nature, ni culture, ni vie, ni sens. |
Les couleurs et les mots [texte imprimé] / Jacques Le Rider, Auteur . - Paris : Presses universitaires de France, 1999 . - 428 p. ; 20 cm.. - ( Perspectives critiques) . ISBN : 978-2-13-048910-8 Langues : Français Catégories : | Couleur Parole Philosophie
| Résumé : | Depuis que les modernes ont déserté le bel édifice de l'ancienne rhétorique générale, on ne songe plus à affirmer ut pictura poesis, ni a suggérer qu'on puisse dire la même chose par la langue et par la peinture. La peinture s'est émancipée de la littérature, le texte semble aveugle en regard du tableau et l'écrivain frappé de cécité, tel Homère, auquel se réfère Lessing dans le fameux traité inspiré par la sculpture du Laocoon, qui trace les frontières entre la poésie et la peinture. Ce rigorisme classique, cette préférence pour le marbre blanc et ce rejet de la polychromie, Goethe ne les partageait pas. Sa théorie et sa poétique des couleurs restent l'un des chapitres les plus fascinants de l'histoire culturelle européenne. Longtemps considérée comme le continent brumeux des penseurs et des poètes visionnaires, la Germania rejoindra l'Italie et la France, nations des couleurs, à l'époque de l'expressionnisme. La littérature, depuis le XIXe siècle, se remet à l'école de la peinture : Rilke à celle de Cézanne, Trakl à celle de Kokoschka, comme autrefois Baudelaire à celle de Delacroix. Tandis que la couleur entraîne les peintres vers l'abstraction, l'écriture moderne s'affranchit des contraintes et des illusions de la mimésis que le réalisme et le naturalisme avaient mis à l'honneur. Comment peindre avec les mots et comment dire les couleurs ? La diversité et la multiplicité des objets colorés restent-elles hors d'atteinte pour l'écriture et pour la parole ? Rien de plus simple que de s'entendre sur les couleurs et cependant, nous dit la sagesse populaire, mieux vaut ne pas en disputer... Chez Wittgenstein, la problématique des couleurs revient au centre de la philosophie. Aux yeux de la psychanalyse, les couleurs traduisent et trahissent l'invisible de l'inconscient. Condamnée au blanc du papier et au noir de l'encre, la lettre serait morte ; réduite à une voix blanche, la parole suffoquerait ; sans les couleurs, il n'y aurait ni nature, ni culture, ni vie, ni sens. |
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